Les pipes en terre présentées sur notre site sont toutes de fabrication ancienne, des marques Gambier (Ardennes) et Bonnaud (Marseille).
L’usine Gambier située à Givet dans les Ardennes françaises a définitivement fermé ses portes en 1926. Le dépôt parisien des pipes Gambier était situé place de la République. Le vieux Père Gambier s’éclairait à la bougie et ne voulait pas entendre parler de l’électricité, il avait peur que cela mette le feu à son dépôt !
La qualité des terres est exceptionnelle. En effet le mélange de terres utilisées pour la cuisson était très étudié. Gambier mélangeait des terres d’origine des Ardennes belges avec des terres des Ardennes françaises et y ajoutait certains alluvions en provenance de Hongrie. Les amateurs sont très sensibles au goût de ces pipes en terre.
Le culottage d’une pipe en terre est important. Au début du XXe siècle les fumeurs pouvaient donner leur pipe neuve et deux paquets de tabac à un culotteur de pipe. Ils la retrouvaient quelque temps après avec un beau culottage à l’intérieur du foyer et pouvaient apprécier l’excellence de leur fumage.
À cette époque les pipes en terre étaient vendues principalement dans les ” estaminets” (cafés de campagne du Nord de la France). Sur le mur, était accroché un porte pipe mural et les fumeurs y déposaient leur pipe le soir en partant pour mieux la retrouver le lendemain.
Les premiers fumages demandent à être adoucis. Aussi, il est recommandé de mouiller la tête de la pipe avec de l’eau avant d’y déposer le tabac. Mais les fumeurs préféraient souvent, avec la bénédiction du patron, se faire servir un verre de goutte pour mouiller leur pipe !
Cette tradition est restée très ancrée dans les esprits et beaucoup de fumeurs de pipes en bruyère ont culotté leur pipe à l’alcool, pensant bien faire. Évidemment cette méthode du culottage à l’alcool est à proscrire pour le bois, mais je vois encore aujourd’hui des fumeurs qui pensent au culottage à l’alcool !
Quelques avantages, souvent méconnus, de ces belles qui furent longtemps fumées avant l’apparition de la bruyère :
– Bien qu’elles soient souvent de petite taille, les pipes en terre, tout comme leurs consœurs en écume et en bruyère, offrent au fumeur le plaisir de déguster les trois tiers d’un bol en appréciant les caractéristiques singulières de chacune de ces étapes pendant les vingt à trente minutes de leur fumage.
– Plus encore qu’avec une autre pipe, il est possible, avec une pipe en terre, d’enchaîner plusieurs fumages l’un après l’autre, moyennant le minimum de nettoyage requis (fourneau, tige et tuyau) entre chacun d’entre eux, bien entendu !
– La terre limite plus encore les effets d’altération du goût d’un tabac en cas de passage d’un type de tabac à un autre (par exemple d’un Latakia à un Semois, un Virginia ou un Burley).
– Leur entretien est des plus aisés.
– Quoique plus fragiles que les écumes et les bruyères, elles apportent un goût inégalé au connaisseur. Et puis, en cas de casse malchanceuse, leur remplacement n’est pas d’un coût astronomique, loin s’en faut !
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Pierre Voisin